Rencontre, échange et réflexion entre collègues à l’occasion de la parution de 2 livres sur la Gestalt,
Le grand livre de la Gestalt
Collectif animé par Chantal et Gonzague MASQUELIER
Passé, présent, avenir, Éléments d’histoire de la gestalt-thérapie
de Marie-France BOURGEAIS
à l’espace Port Beaulieu
9 Boulevard Vincent Gâche 44200 Nantes
Programme
8h45 – Accueil
9h30 – Introduction de la journée par un mot du Président et l’équipe du CA de RGO.
Présentation de la matinée et lancement de la réflexion autour du thème de l’identité
10h – Départ pour les ateliers: «notre identité de Gestalt-thérapeute?»
11h15 – Pause
11h45 – Échanges – Débat – Réflexion autour du thème de l’identité avec l’auteur «Passé, Présent, Avenir, éléments d’histoire de la Gestalt-thérapie», par Marie-France Bourgeais.
13h – Pause déjeuner
14h30 – Introduction de l’après-midi
14h40 – Présentation à deux voix sur la création de : «Le grand livre de la Gestalt» (Collectif d’auteurs coordonné par Chantal et Gonzague Masquelier) par Chantal Masquelier-Savatier et Armelle Fresnais.
15h – Conférence autour du thème « Spécificité de la Gestalt » par Chantal Masquelier-Savatier
15h50 – Échanges – Débat – Réflexion
16h20 – Mots de la fin et clôture de cette journée
Remerciements
Le comité d’organisation remercie les trois intervenantes de cette journée :
Marie-France Bourgeais, Chantal Masquelier-Savatier, Armelle Fresnais.
Nous avons été très contents du déroulement de cette journée qui a tout à fait répondu à nos attentes. Nous vous remercions vivement et chaleureusement de vous être déplacées auprès de ce groupe de 25 personnes, certaines de loin.
Nous vous remercions d’être venues nourrir nos réflexions en cours, autour de la Gestalt-thérapie, dans des échanges ouverts et respectueux de chacun . Nous avons été sensibles à votre participation active lors des différents moments de la journée.
Tout cela contribue à renforcer la dynamique associative locale.
Encore merci et bel été!
Christiane, Sandrine, Stéphane, Marie-Claire et Juliette
Le mot de Marie-France Bourgeais
Ce petit mot pour remercier ceux et celles venus participer activement au travail de cette journée. Merci d’avoir supporté mon retard et la discrète présence de mon chien.
J’ai particulièrement apprécié que nos échanges n’aient rien des “grands-messes” auxquelles les milieux intellectuels nous ont habitués. Cette forme avait tout à voir avec les thèmes de cette journée : identité et spécificité.
Merci aussi aux organisateurs qui ont donné de leur temps et de leurs énergies.
A une autre fois.
Marie-France BOURGEAIS
L’écrit de Jean-Marie Terpereau
Ce samedi matin du 15 juin 2013 me ramène à quelques deux années plus tôt, autant dire hier, dans les locaux qui furent, parmi d’autres, le théâtre de nos expériences et de nos apprentissages gestaltistes : Port Beaulieu. J’y ai rendez-vous avec l’association Réseau Gestalt Ouest qui nous invite à une journée de rencontre, échange et réflexion entre collègues autour du thème : « Être gestalt-thérapeute, Identité et Spécificité ».
Comme je n’y ai rencontré aucun autre membre du GT 32, à part moi-même, et j’ai bien regardé sous les tables, dans les armoires, derrière les portes, voire dans le faux plafond, je me suis dit qu’ils avaient été appelés ailleurs, qui dans sa famille, qui dans son lit, qui à quelques obligations domestiques, morales, peut-être même civique ou religieuse. Sait-on si l’un de nous ne s’est pas subitement marié ou le contraire ce week-end précisément ?
Nous étions une trentaine de personnes et un chien. Oui, les chiens commencent à s’intéresser à la gestalt-thérapie, ils trouvent cette approche intéressante, essentiellement pour leurs maîtres ou maîtresses qui ont besoin de soigner le contact. Comme ce chien était celui de Marie-France Bourgeais, j’imagine qu’il souhaitait simplement approfondir ses connaissances et remettre en pratique la mastication et l’intégration, essentiellement et apparemment seulement de quelques tranches volées de brioche aux pépites de chocolat…
Parmi les personnes présentes se trouvaient des auteurs et coordinateurs d’ouvrages de gestalt-thérapie : Chantal Masquelier et Armelle Chotard-Fresnais pour le Grand livre de la Gestalt ; Marie-France Bourgeais pour Passé, présent, futur, éléments d’histoire de la gestalt-thérapie. Etait aussi présent Robert Stahl, coach associé formateur de Faros Institut de Nantes, également gestalt-praticien, qui a publié un livre sur le management et le coaching.
Après le pot de bienvenue, les présentations interindividuelles et l’ouverture de la journée par les sympathiques membres du bureau de RGO (Christophe Dronneau, Juliette Lorent-His , Christiane Beck et j’oublie d’autres noms), nous nous sommes réunis autour de la question de l’identité pour des échanges en petit groupes.
Au programme de notre groupe : Parler de soi, qui suis-je ? (grande question !!!), comment suis-je devenu thérapeute, spécificités, couleur…
Comment est-ce que je pratique et comment mes engagements (formations) colorent ma pratique, mes spécialités ?
Dans quel cadre je travaille, qu’est-ce que je peux dire de ma déontologie, ma formation, ma supervision ?
Quelles sont les valeurs qui balisent ma pratique ?
Nous nous apercevrons que nos parcours sont assez hétérogènes, qu’ils sont imprégnés à un moment donné d’une attraction et d’hésitations. Il y a beaucoup de singularités mais un langage commun nous met dans une relation intelligible et constitue un fond dans lequel nous nous reconnaissons. La gestalt-thérapie est venue se greffer sur des centres d’intérêts mobilisateurs et déjà en vigueur. Pour certains ou certaines, ce sera le domaine social, le théâtre, le zen, la théologie et la céramique, la kinésithérapie et l’ostéopathie avec des parcours qui passeront parfois par des études de psychologie. Il y a une question non encore complètement résolue de comment mêler la gestalt-thérapie à ces centres d’intérêts qui pour d’aucun se révèle d’une évidente nécessité.
Nous ferons retour de ces réflexions et partages en grand groupe afin de dégager des pistes donnant lieu à de nouveaux échanges. Ces échanges se feront aussi autour du témoignage de Marie-France Bourgeais et de son écriture.
Il en ressort que la gestalt-thérapie constitue un fond de référence qui est de l’ordre de ce qui est ici commun à nous tous et qui nous porte dans une certaine direction mais que de nombreuse identités au sein de ce fond nous diversifient dans l’exercice de nos pratiques. Cette pluralité est un gage de non enfermement et de créativité. Marie-France Bourgeais précise qu’il y a une différence entre s’identifier à un courant (gestalt) et identité et qu’il est très important de préserver la diversité des identités.
La variété des interventions nous entraine déjà sur le thème de l’après-midi (spécificité). Je note à la volée quelques réflexions : « La gestalt c’est cette conscience immédiate de la forme en train de se former. » M.F. Bourgeais ; « Le contact est partout et n’appartient pas à la gestalt mais la gestalt a peut être théorisé ce que Blaize nomme la « contactologie ». Chantal Masquelier.
L’après-midi s’ouvre sur la question de la spécificité avec Armelle, co-auteur et Chantal, co-auteur et coordinatrice du Grand livre de la Gestalt.
Qu’est-ce qu’on attend d’une ou de la psychothérapie ?
Entre le modèle médical, guérison à la clef et retour à l’état antérieur aux symptômes ; le modèle social avec développement, culte du bonheur, projet idéalisé de l’avenir ; le modèle à visée transformative où le malaise est un signal, la crise un moteur de changement et une ouverture à la nouveauté et l’imprévisible, la gestalt se place résolument dans la dernière approche.
Est-elle cependant psycho-thérapie puisqu’elle s’attache fondamentalement à la mise en forme et au contact et non au travail sur la psyché ? Elle relie la maladie mentale à l’existence, à la question de sens et remet en cause le modèle médical. Elle considère que la maladie mentale n’est pas un moins être mais un plus être donnant l’occasion d’une forme d’ajustement.
Le modèle médical vise une réduction des troubles. Si le symptôme est vu comme un trouble et un écart à la norme, cela suscite une volonté de réparation.
La gestalt pense que le traitement risque de tuer ce qui cherche du sens. Le trouble est un mouvement. Le symptôme a un aspect existentiel, un sens.
Si en psychanalyse contemporaine, on se sert du comment pour aller vers le pourquoi, en gestalt-thérapie, on se sert du comment pour aller vers un « vers quoi ».
L’autorégulation organismique et l’ajustement créateur constituent une vision optimiste mais qui n’évite pas l’angoisse existentielle.
Nous soutenons le processus, pas la personne. Il n’y a pas d’autre projet que d’accueillir ce qui est là, juste le minimum, juste ce qui vient.
Ce sont là quelques réflexions notées ici et là, elles ne peuvent être représentatives de l’ensemble de ce qui s’est échangé de manière transversale entre l’animateur(trice) du moment, les auteurs et l’ensemble des personnes présentes.
Il y a des différences entre nous sur la manière d’expliciter ce qu’est la Gestalt ainsi que de se nommer dans cette fonction. Certain(e)s ne veulent pas s’enfermer dans quelque chose de réducteur à un courant spécifique de la gestalt. Il semble nécessaire d’être surtout dans une posture face à nos patients, plus que dans un savoir.
Je n’ai pas tout enregistré de cette journée et il me manque des interlocuteurs pour retrouver certaines pistes. Se remémorer à l’occasion d’un autre …
Au-delà de nos cogitums, cette journée fut riche de contacts et de partages en coulisse.
J-M.T.