La Gestalt Thérapie

Définition de la Gestalt Thérapie

Le mot «Gestalt» a été traduit par forme – la théorie de la forme – . Gestalten en est le pluriel et le verbe. Gestaltung en est le prétérit : la forme se formant. Néanmoins, son acceptation est bien plus large que forme et former. Gestaltung est aussi organiser, agencer, révéler, créer, structurer, configurer, constituer.

La Gestalt-thérapie est une méthode de psychothérapie relationnelle et humaniste. Elle met l’accent sur la relation de la personne avec son environnement. Au cours des séances, c’est au “comment” de la rencontre que le praticien porte sa vigilance : comment le patient existe dans le présent et comment le gestalt-thérapeute s’organise avec ce qu’il perçoit.
Par son essence même, la gestalt-thérapie exige du praticien son implication : engagé, il veille aux processus en cours dans la relation, il s’expose, dépliant les modalités d’être en présence.
Lorsque le passé surgit, comme habitude à rechercher des causes, des “pourquoi” ou bien comme remémoration de souvenirs, il se fait présent dans le contact de la rencontre patient/praticien. C’est au “comment” les choses se disent, se font, sont éprouvées, que les deux personnes en présence portent leur attention.

La spécificité de la méthode  réside dans le constat qu’un organisme vivant est toujours en interaction avec son environnement : il est influencé par son environnement et il l’influence. La conscience immédiate de la situation construit les possibilités d’ajustements créatifs et un sentiment d’existence plus fluide.

Histoire de la Gestalt Thérapie

Séparer les éléments d’une perception, d’un fait, d’une situation, pour les analyser isolément était la méthode la plus pratiquée tant en physique qu’en psychologie. Au tout début du 20 ième siècle, trois chercheurs allemands, Köhler, Koffka et Wertheimer, tirent de leurs observations le concept de gestalt. S’affiliant à la phénoménologie pour qui “le tout est plus grand que la somme des parties”, ils fondent la Gestalt-théorie. Pour exemple, nous pouvons voir une haie sans pour autant percevoir chaque arbuste la constituant, alors la haie est une gestalt. Nous pouvons sentir le sourire de nos joues, la brillance de nos yeux, la légèreté de notre respiration, alors l’ensemble de ces sensations constitue la gestalt joie.

Deux psychanalystes, Frederick Perls et son épouse Laura Perls formée à la Gestalt-théorie, ont commencé à observer leur pratique avec un regard gestalt-théorique se proposant ainsi “d’appréhender les phénomènes psychiques dans leur totalité sans vouloir dissocier les éléments de l’ensemble où ils s’intègrent et hors duquel ils ne signifient rien” (Perls Frederick : rêves et existences en Gestalt-thérapie, l’Epi 1972).
Emigrés à New York, Frederick et Laura Perls se sont affiliés à un groupe de sept personnes pour penser une nouvelle méthode de psychothérapie. Des travaux du groupe et avec l’écriture de Paul Goodman, un intellectuel érudit, l’ouvrage fondateur est rédigé en 1951 : “Gestalt thérapie. Vers une théorie du self : nouveauté, excitation et croissance.” La théorie du self est née.

Dès son origine, la Gestalt-thérapie s’est nourrie de différents apports : Gestalt-théorie, Psychanalyse, Phénoménologie, Existentialisme. Aujourd’hui, elle est plurielle et il convient de parler des Gestalt-thérapies : des praticiens s’appuient sur un modèle dit “de champ” , d’autres conservent un modèle dit “individualiste” sans pour autant laisser de côté la théorie du self.
Dans le courant phénoménologique, la théorie du self est sous-tendue par une anthropologie clinique, c’est à dire une conception de l’homme envisageant les potentialités humaines comme des ajustements créateurs à un environnement donné.
Les gestalt-thérapeutes considèrent les modalités d’existence comme autant de formes particulières et différentes d’exister. Sans méconnaître la nosographie psychiatrique, ils pratiquent une suspension – épochè – des présupposés et des croyances pour se tenir au plus près du vécu du patient.
D’autres courants, s’appuyant sur la Psychanalyse et la relation d objet, sont davantage orientés vers l’abréaction et la catharsis.

Depuis les années 1980, une formation longue et exigeante, à la fois théorique et expérientielle, en instituts privés, prépare à l’exercice de la profession en 3 cycles de séminaires étalés au minimum sur 5 ans. Pour accéder à cette formation, une thérapie personnelle est exigée.  L’exercice professionnel est soumis à la supervision des pairs et à la souscription à un code de déontologie propre à la profession. La plupart des professionnels sont membres d’une des deux associations françaises : la Société Française de Gestalt et le Collège Européen de Gestalt-thérapie de langue française, lesquelles proposent à leurs membres une procédure d’agrément.

Ses applications

Rencontrer un gestalt-thérapeute est se donner la possibilité de faire l’expérience d’une fluidité dans la relation, d’aller à la découverte de soi en contact avec l’autre, d’exister dans la dynamique du vivant.

La Gestalt-thérapie se pratique en individuel. Lors de la première séance, le praticien pose le cadre de l’engagement réciproque indispensable au déroulement du travail. Le plus souvent, les séances durent 50 minutes. La durée de la thérapie est difficile à déterminer d’emblée. Parfois, il est proposé un nombre restreint de séances avant que l’engagement ne se réalise.

La Gestalt-thérapie se pratique également en groupe. Les groupes, qu’ils soient composés de particulier – personnes, couples, familles ou collègues (en entreprise ou en institution) – constituent un terreau propice à l’instauration d’une cohésion groupale.
La base théorique de la Gestalt-thérapie est utilisée en analyse de pratique, en régulation d’équipes ou supervision d’équipes; des professionnels sont ainsi accompagnés pour se poser, se centrer, développer leur awareness, c’est à dire revenir aux données immédiates de la situation. Ce faisant, ils sont souvent surpris par l’intensité de ce qui se manifeste dans le groupe en matière d’échanges et de questionnements. Cette centration sur “ici et maintenant” et la notion de “frontière contact” permettent en effet de focaliser l’attention sur des épiphénomènes qui restent habituellement dans l’insu, de soutenir l’émergence et l’expression de questionnements qui stimulent la créativité du groupe.

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